dimanche 27 février 2011

Philosophie & Poker : Part 2

Voici enfin cette deuxième partie. Je n'ai en effet pas eu beaucoup de temps, étant en Erasmus, j'essaie de profiter de la vie (on en revient toujours à ça !). Bon il était quand-même temps d'écrire cette deuxième partie, après les quelques commentaires encourageants.

Où en étions-nous ? A augmenter son niveau par l'expérience et l'étude. Commençons donc par l'expérience, plus simple étant donné qu'il "suffit" pour cela de jouer.


3. Comment augmenter son expérience ?


Il n'y a pas de secret, je crois, le truc c'est de jouer, jouer et encore jouer. Et on apprend jamais mieux qu'en ayant commis une erreur. Il paraît que l'esprit humain doit refaire un certain nombre de fois une erreur avant de l'avoir totalement assimilée. Je ne m'avance pas sur ceci, ne pouvant le prouver, mais supposons que ce soit vrai. Il existe une infinité de situations de jeu au poker (en réalité, ce n'est pas tout à fait exact, car le nombre de situations est dénombrable, mais malgré tout gigantesque). A partir de là, s'il faut effectuer un certain nombre d'erreurs sur un nombre gigantesque de situations, on est pas sortis de l'auberge. Heureusement, on peut réaliser des classes de situations : Tout d'abord, pré-flop, flop, turn et river, ensuite, tirage ou pas tirage. Jeu fait, brelan, nuts, bluff total, etc. Personnellement, j'ai envie de réaliser un classement très général où on est loose, tight, passif, actif, et j'ajouterai contre-attaquant et contre-attaqué. J'ajoute cela lorsque dans une main, on passe de passif à actif, ou inversement. Je n'invente rien, tout cela est connu.

Un bon joueur de poker, c'est bien connu, doit savoir adapter et modifier son jeu, dans le but d'être totalement illisible. Dès lors, chacune de ces tactiques doit être maîtrisée, afin de posséder le plus grand panel de jeu possible. A partir de là, il suffit de choisir la tactique adéquate, qui s'adapte bien au jeu des adversaires, voire de varier son jeu si c'est la tactique optimale face à certains adversaires. Finalement, pour revenir clairement à cette question où l'on désire augmenter son expérience au poker, l'idéal serait de faire un tournoi en choisissant une tactique spécifique, et de s'y tenir quoi qu'il arrive. Plus facile à dire qu'à faire, pour le tight passif par exemple, n'est-ce pas ? Plus exactement, un programme devrait être réalisé, en prévoyant un certain nombre de tournois pour chaque tactique, le temps de l'assimiler parfaitement, puis réaliser un mélange de 2 tactiques, et enfin réaliser certaines observations de tables afin de déterminer la tactique optimale à appliquer dans cette situation. Vous me direz que tout cela vient naturellement au fil du temps, mais un travail précis ne peut, je pense, jamais faire de mal.

Bon, pas facile tout ça, surtout si comme moi, on désire maîtriser tous les types de poker. Et Dieu sait qu'il est difficile de jouer offensif en Omaha micro-limites. Mais n'entrons pas dans des précisions matérielles, le principe de base est là, et il est bon je pense. Je tenais malgré tout à aborder le sujet des différents types de jeu. Il est évident pour moi qu'augmenter cette variété ne peut qu'augmenter le niveau de manière générale. J'ai appris à bluffer en Omaha en augmentant mon niveau de Hold'em, donc tout est lié, même si certains jeux sont fondamentalement différents. Un autre point important afin d'augmenter son expérience, est l'analyse de soi. On gagne énormément je crois en notant ou en sauvegardant certains gros coups gagnés ou perdus. Ou encore certains coups gagnés par la chance. Y revenir à froid permet d'avoir ce regard extérieur indispensable à une analyse correcte. En effet, nous sommes les seuls à avoir connu la situation exacte du moment où nous jouons cette main, et nous sommes finalement les seuls à pouvoir déterminer exactement les erreurs commises, et ce même si certains avis extérieurs peuvent nous aider à découvrir nos failles. N'oublions pas non plus qu'une sortie sur bad beat peut aussi avoir pour origine un mauvais move ayant causé une perte ou un manque à gagner de jetons.

En bref, pour augmenter son expérience, il faut selon moi sacrifier certains principes. Il faut ainsi parfois choisir une situation qu'on apprécie pas tellement, et tenter malgré tout de s'en sortir, afin d'y apprendre quelque chose. Par exemple, je n'aime pas beaucoup sous-jouer mes grosses pockets. C'est un choix, mais m'y enfermer ne m'apportera pas un gros plus d'expérience. Ainsi, tenter de temps en temps de sous-jouer ces grosses mains ne peut qu'augmenter mon panel de choix dans le futur. Parfois, l'amusement doit passer au second plan pour choisir uniquement d'apprendre (je précise bien parfois !!) et il faut aussi accepter de passer du temps à des analyses après-coup souvent ennuyeuses, mais qui apportent tant.


4. Comment étudier efficacement le poker ?


J'ai choisi de tourner cette question comme cela, car c'est plus intelligent je pense que comment étudier le poker ou comment améliorer mon étude du poker... Bon, tout le monde a déjà dû étudier dans son existence, c'est clair. De manière générale, les gens n'aiment pas étudier, c'est normal. Pourquoi en serait-il autrement avec le poker ? "Parce que c'est quelque chose que nous aimons !" serait une très belle et intéressante réponse. En effet, j'aime assez bien les math, mais étudier n'a malgré tout jamais été ma tasse de thé. Je dirais donc que si l'étude du poker est sérieusement réalisée, le plaisir ne s'y retrouvera pas forcément. On peut évidemment choisir de lire quelques livres de poker parce que nous aimons bien tel ou tel auteur, en recherchant du plaisir, mais ce n'est probablement pas la meilleure chose à faire.

Je tiens à préciser que les avis que je donnerai ici peuvent être sujets aux critiques, étant donné que, comme je l'ai dit auparavant, j'ai très peu lu en poker. Ne me tenez donc pas rigueur de certaines choses que je m'autorise à traiter sans toute connaissance de cause. Je vais donc prendre un exemple, j'ai déjà entendu certains joueurs parler de biographies de joueurs de poker. C'est bien sûr intéressant, et certains coups racontés peuvent nous fasciner et nous apporter quelque, je dirais que la plupart du temps, ça ne sert pas notre poker.

Pour avoir une étude efficace donc, il faut que celle-ci évolue avec notre jeu. Comme à l'unif, les travaux pratiques nous permettent souvent de mieux comprendre certains concepts, ce qui doit aussi être le cas en poker. Les livres doivent être choisis soigneusement, lorsqu'on décide d'améliorer telle ou telle caractéristique de notre jeu, tout comme le profil de l'auteur est intéressant. Dan Harrington est ainsi souvent considéré comme un nit. Après,a prise de connaissance de certains concepts, rien de mieux donc, que de les appliquer immédiatement à une table. Evidemment, on ne peut maîtriser quelque chose de nouveau immédiatement, alors il est probable que cela se passe mal au début, mais il faut voir cela dans le long terme, et la mise en place de certaines parties de notre jeu. Je pense donc qu'une fois un livre de poker sélectionné, il est possible de rester un certain temps sur ce livre, afin de réellement assimiler tout les concepts, sans vouloir aller trop vite, ce qui sera assez difficile par moments. Il est aussi possible que nous ne soyons pas en accord avec certains principes, mais il faudra malgré tout les appliquer, et se faire un avis final en toute connaissance de cause.

J'ai ici traité le cas des livres de poker, mais il est évident que la lecture de revues ou de blogs de poker peut apporter quelque chose au joueur. J'aime ainsi beaucoup analyser les mains de certains blogueurs, et confronter mon avis avec le leur, afin de déterminer l'action adéquate si je me retrouve dans la même situation.  Les livres de poker avec questionnaires intégrés sont également très intéressant. Cette partie doit être faite très sérieusement, voire avec prise de notes, afin de réellement confronter son propre avis avec celui de l'auteur, qui, ne l'oublions pas, est aussi un être humain et n'est donc pas infaillible.


Conclusion du post


Je pense que la conclusion la plus importante ici est que par moments, si le perfectionnement est l'objectif principal, l'amusement fera parfois défaut. C'est un concept à accepter pour pouvoir arriver à ses fins. Un autre point important selon moi est que l'étude et l'expérience sont finalement intimement liées. En effet, comme je l'ai dit, l'étude d'un concept doit mener à l’application de ce concept pour une meilleure assimilation. Certains joueurs ne recherchent que l'amusement, et il faut pouvoir respecter cela également. Je terminerai en précisant que je n'ai pas abordé deux points importants dans le poker, qui sont la lecture de l'adversaire et la maîtrise de soi. Ces deux points sont évidemment capitaux dans le poker et feront probablement l'objet du prochain post. Nous pouvons considérer cela comme faisant partie de l'expérience, évidemment.

To be continued...

8 commentaires:

  1. J'ai adoré ton article Whistman...
    Tu t'engages vraiment quand tu écris... Je trouve que c'est formidable.
    Je suis tout à fait d'accord avec tout ce que tu écris... Combien de fois je me suis juré de faire une analyse à froid des mains les plus borderline de mon tracker et combien de fois je l'ai vraiment fait... C'est vrai que c'est barbant. Un jour je deviendrai certainement plus sérieux... Mais quand on sait que bet pour value suffit, la NL10 n'est pas vraiment motivante pour étudier à fond.

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  2. Merci, ça me fait plaisir que tu apprécies. Je ne fais qu'exprimer ma pensée, sans mettre de gants.

    C'est évident que la NL10 ne mérite pas une analyse énorme, mais ça faisait en quelque sorte partie de mon point 2, tu dois dépasser ce niveau pour passer au suivant et etc. Si tu peux passer le niveau sans beaucoup de travail, tant mieux, mais il faudra probablement s'investir plus pour passer des niveaux plus élevés.

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  3. Tu ne mets jamais de gants, et tu as raison, vive la franchise.
    Très bon article ! Très très bon.

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  4. je rajouterai quelques mots sur le volume de jeu.
    lorsqu'on fait peu de volume, (jouer pour l'amusement), les bad beats sont rares, mais douloureux.
    lorsqu'on joue bcp (jouer plus sérieusement, pour gagner de l'argent et progresser) on prend d'avantage conscience de la variance.
    Bref, c'est paradoxal : lorsqu'on joue pour s'amuser, on manque de recul pour prendre les bad-beats avec philosophie.

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  5. C'est pour ça que je multitable beaucoup. C'est une vrai arme anti-tilt pour moi et ça marche...

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  6. @ brduke : Merci !

    @ aldanjah : C'est bien vrai, sauf que les bad beats ne sont pas forcément rares avec peu de volume ;-)

    @ Dead : Qu'importe le moyen tant que tu ne tiltes pas c'est super !

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  7. Je pourrais avoir un résumé stp ? J'ai la mémoire qui flanche, j'me souviens plus très bien (quand j'arrive à la fin, du début, ...) :)

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  8. @ Titi : Haha à ce moment-là, contente-toi de la conclusion ^^ Les choses à retenir sont souvent dedans !

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